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RECHERCHES SUR MOUÈRE.
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« Mon père, dit-il, donna à Molière pour son Mainde imaginaire la robe de chambre et le bonnet de nuit de M. Foucault, son parent, l'homme le plus chagrin et le plus redouté de sa famille et qui travailloit toute la journée en robe de chambre. » L'emprunt de la robe de chambre de Foucault n'est pas plus vraisemblable que l'intention attribuée par Grimarest à Molière de se procurer un vieux chapeau de son ami Jacques Rohault pour le donner à du Croisy, qui devait représenter le professeur de philosophie dans le Bourgeois gentilhomme*.
On ne peut lire sans en étre touché le passage de l'inventaire où sout mentionnés « les habits de ville à usage dudit défunt. » On croit voir Molière dans la rue, vétu de drap noir ou de droguet brun, ou bien chez le Roi en rhingrave de drap de Hollande muse, avec la veste de satin de la Chine, les bas de soie et les jarretières garnies de satin, ou chez lui en robe de chambre de brocard rayé.
Les habits de théâtre d'Armande Béjard sont bien moins nombreux que ceux de Molière, et l'inventaire n'indique leur destination que pour cinq rôles seulement. Ce sont d'abord les quatre costumes « pour la représentation de Psyché» , Tun en toile d'or, l'autre en moire verte, l'autre en taffetas d'Angleterre bleu, tous garnis de dentelles et de broderies d'or et d'argent, puis la mante de crêpe avec laquelle Psyché descend aux enfers, et plus loin « trois bouquets de plumes, l'un noir et les deux autres de différentes couleurs servant aux habits de Pysché. » Le tout est estimé deux cent soixante-dix livres.
La fille de Molière devait, dès l'âge de cinq ou six ans, figurer parmi les petits amours du prologue de Psyché; car immédiatement après, on trouve dans l'inventaire : « Un petit habit d'enfant pour la méme pièce, consistant en une jupe couleur de rose et un corps de taffetas vert, garni de dentelle fausse. »
Les autres costumes de la femme de Molière sont ceux de
1. La Vie de M. de Molière, page 257.
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